Mon Parcours Psy : bien mais insuffisant ?

Le 15/11/2022

Monpsy

 

 

Les signaux sur la santé mentale collective continuent à se dégrader. A l’école, les troubles dépressifs et anxieux sont en augmentation, plus qu’avant le covid, remarquent les infirmières scolaires et les personnels d’encadrement. Au travail, le nombre des arrêts (20%) pour des raisons liées à des troubles psychiques (troubles psychologiques et épuisement professionnel) est passé devant celui des troubles musculo-squelettiques (16%) selon un article du Figaro datant de ce weekend. En chiffres, cela se traduit de la manière suivante : 15 % de la population rapporte des signes d’un état dépressif (+5 points par rapport à 2019), 25 % des signes d’un état anxieux (+12 points) et 67 % souffrent de problèmes d’insomnie (+18 points).

 

Pour faire face à cette évolution inquiétante, le gouvernement avait annoncé une mesure importante dans le cadre des Assises de la Santé Mentale fin 2021 : un dispositif capable de prendre en charge les patients les plus touchés, Mon Parcours Psy (Site ici).

Celui-ci fonctionne de la manière suivante :
- Rencontre avec un médecin généraliste qui valide la demande du patient pour 8 séances maximum et fournit un "adressage" vers un psychologue préalablement validé ;
- Prise de rendez-vous avec un psychologue partenaire si les troubles du patient sont "légers ou modérés", celui-ci doit rédiger un rapport pour le médecin à l'issue ;
- Remboursement par l’Assurance Maladie (à hauteur de 60%) et par les mutuelles (à hauteur de 40%).

Le dispositif vise en priorité les jeunes étudiants ou salariés en souffrance psychique après le covid, tous les patients plus gravement atteints, ou déjà insérés dans le système psychiatrique ou psychologique, ne sont pas éligibles à ce programme.

En octobre 2022, 1 960 volontaires avaient intégré le dispositif, sur les près de 30 500 psychologues libéraux ou mixtes – en grande majorité des femmes – exerçant en France, soit 6,5%. Côté patients, 30 000 en auraient bénéficié, selon la Direction générale de la santé.

Les psychologues sont globalement insatisfaits de ce processus car le prix des séances est trop faible (à 40€ la séance d’évaluation et 30€ les séances suivantes) ce qui est une perte nette pour les psys, notamment de la région parisienne. Car le prix moyen d’une séance y varie entre 60 à 90€ par heure et entre 40 et 60€ en province. Le remboursement proposé par le gouvernement permet de payer seulement une partie des charges. Les psychologues se sont donc exprimés en ce sens via un collectif (Manifeste Psy), des pétitions et manifestations. A la décharge du gouvernement, il faut néanmoins reconnaître que si les thérapies avec tous les psychologues étaient remboursées par la Sécurité Sociale, le montant des dépenses de Santé s'accroîtrait de manière très importante.

Ce dispositif est perçu comme une aide aux centres médico-psychologiques qui sont saturés et ne sont actuellement pas capables d'assurer la bonne santé psychique de la population. Cependant, il faut noter qu'il s'agit, pour la première fois, d'une tentative bienvenue pour inciter les Français à franchir le pas du travail psychothérapeutique. Ce qui, dans un pays réticent au travail sur soi-même, est une excellente nouvelle.

Le dispositif Mon Parcours Psy devrait être maintenu, selon le gouvernement, pour l'année prochaine. 

 

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